D’abord annoncé présent à Amiens pour la prochaine saison, le gardien des Ecureuils a surpris joueurs et supporters en annonçant son départ. Une « opportunité professionnelle » inattendue, à laquelle il a fallu répondre rapidement : Roman de Préval quitte donc Amiens, et met sa carrière sportive entre parenthèses, quelques semaines après avoir remporté la médaille de bronze avec l’Equipe de France en Italie.
« Il faut assurer le côté pro »
LigueElite : l’annonce de ton départ d’Amiens est arrivée par surprise, quelles en sont les raisons ?
Roman de Préval : « Si l’annonce a été si brutale, c’est que j’étais le dernier candidat à postuler, et qu’une réponse rapide était demandée. Je n’ai eu que quelques jours entre le moment où ce n’était qu’une piste, et le moment où ça s’est transformé en réel projet.
L’opportunité professionnelle qui m’est proposée est difficile à refuser. C’est un super accélérateur et offre un projet stable et sécurisant.
Je suis à un moment de ma vie où pour construire des projets perso il faut assurer le côté pro. »
« La demi-mesure ne me ressemble pas »
Quels sont tes projets sportifs pour la saison à venir, est-ce que tu penses devoir laisser le roller hockey de côté ?
« Le fait d’avoir eu un timing serré pour prendre la décision a permis de trancher dans le vif… de fixer les priorités… Le roller hockey est une partie tellement importante de ma vie, c’est difficile d’y renoncer, mais ce n’est pas le hockey qui me fera vivre et je ne voulais pas louper le coche et le regretter dans quelques années…
Le poste se situe à côté de Metz, où il n’y a pas de clubs qui évolue en Elite ou en Nationale 1 dans les alentours à ma connaissance. De plus je vais devoir travailler certains samedis, donc difficile de se rendre dispo sur toute une saison.
C’est vraiment difficile de tirer un trait sur le sport qu’on pratique depuis toujours, mais je ne voulais pas faire de fausses promesses à Renaud avec un hypothétique aménagement et puis les planter au final. Et je n’imagine pas faire une « saison à la carte ». La demi-mesure ne me ressemble pas, et ce n’est pas correct pour le futur gardien des Ecureuils. »
Tu as passé quelques saisons à Amiens, quel bilan fais-tu de ces années avec les Ecureuils ?
« Sur le plan sportif, je ne garde que du positif. Le groupe était en reconstruction, et n’a cessé de progresser au fil des années. Jusqu’à « presque créer la surprise » cette année en demi. Amiens a souvent été sous estimé ou réduit à des raccourcis un peu faciles (les Crignier, de Preval, la Veillère…). Le groupe et ceux qui le composent valent mieux que ça. Au delà de ça j’y ai trouvé ce que je cherche dans une équipe : de la cohésion, de l’ambiance, du travail, de la compétition.
Pour le côté plus léger… Un peu dégoûté de partir alors que le Stilmat arrive ! »
Amiens, « un beau défi à relever »
Remplacer Roman De Préval dans la cage d’Amiens, cela va être un sacré défi… quel est le message que tu pourrais laisser à ton (ou tes) remplaçants ?
« Il n’y a pas de message à faire passer particulièrement. Le prochain ne fera pas du de Preval, comme je n’ai pas fait du Dumeige, du Lefranc ou du Boulidard. Chacun amène son style, son expérience, sa valeur ajoutée. Il n’y a pas de pression à prendre ma place. C’est la meilleure façon de se planter ! En plus je fais confiance au groupe pour travailler et mettre le futur gardien dans les meilleurs conditions sur et en dehors du terrain.
Mais évidemment je lui souhaite toute la réussite possible. C’est un beau défi à relever, au sein d’une équipe de caractère. »
Et un petit mot pour tes coéquipiers ?
« Évidemment je voudrais remercier tous mes coéquipiers pour les moments passés avec eux. Pour la petite larme et la séquence émotion on attendra le pot de départ ! Lol »
« J’étais dans des conditions optimales »
Un petit mot sur le Mondial… Tu as été privé de ton binôme Jérôme Salley, avant que Simon Demars ne vous rejoigne. Comment tu as géré ce changement de dernière minute ?
« Ça a été perturbant, puisqu’avec Jérôme on est très proches. Donc voir son pote partir à l’hosto avant le début du mondial ça fait chier!
D’un point de vue sportif, on sortait d’un mondial en vrais binômes, à se partager les matchs et s’offrir le match suivant. C’était incroyable ! Et là je me retrouve avec les clés de la maison tout seul.
J’ai dû gérer différemment notamment sur la récupération où j’ai été très assidu. Mais physiquement j’étais prêt. Et mentalement j’ai essayé d’être constant et faire les gros arrêts quand il faut.
J’en profite pour en placer une pour mes coéquipiers gardiens : Simon qui a parfaitement joué un rôle pas facile. Et Jérôme qui a les mots justes et le soutien infaillible. Merci à eux et à l’équipe et le staff, j’étais dans des conditions optimales. »
Quel bilan ferais-tu de ce Mondial, où vous avez fini sur une belle victoire contre les Etats-Unis avec une médaille de bronze ?
« Il y a toujours un peu de frustration de ne pas passer loin… De perdre encore contre les Tchèques… avec ce scénario… Mais avec le recul, l’équipe a joué de façon incroyable. On finit sur une victoire (moins amère que la défaite de l’année dernière) et avec au final une seule défaite.
Cette médaille n’est pas volée. Il n’y a que les Tchèques qui ont pu nous arrêter. Le reste ne souffre d’aucune contestation. La France est de nouveau dans le top mondial et n’est vraiment pas loin d’être au sommet. »