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Alors que l’Équipe de France Senior vient tout juste de devenir championne du Monde pour la première fois de son histoire, les U20 ont réalisé l’exploit pour la 2e fois, 3 ans après le titre de 2014 à Toulouse. Pour l’occasion, on est allé à la rencontre de 4 champions du Monde U20, Joan Kerkhove, Bryan Sautereau, Lucas Discazaux et Marius Godano.
Si les deux premiers sont déjà en Ligue Elite, Lucas vient tout juste d’arriver chez les Conquérants de Caen et jouera sa première saison en Elite cette année. Pour Marius Godano, sans doute le Junior le plus capé de l’histoire de l’Équipe de France, (2 titres de Champion du Monde (2014/2017), 1 fois champion d’Europe (2015) et Vice-champion du monde (2015)), il attend patiemment la prochaine étape dans ses études afin de pouvoir se consacrer tout autant à l’Elite qu’à ses études.
Ces quatre joueurs se suivent depuis maintenant plus de 3 ans et ont rencontré beaucoup de succès qui aujourd’hui se concrétisent en un titre de Champion du Monde acquis avec la manière.
Vous avez été Champion d’Europe en 2015 et maintenant vous êtes champion du monde, est-ce que vous réalisez l’ampleur de votre succès?
Bryan Sautereau : 1. Oui, on était tous ensemble quand on est devenu champion d’Europe puis revivre cette expérience encore ensemble avec le succès au bout, c’est vraiment fou, mais je ne réalise pas encore ça va venir avec le temps.
Joan Kerkhove: oui, on était déjà ensemble lorsqu’on a été champion d’Europe à Roana en 2015. Partir faire les championnats du monde en Chine avec la même équipe et être champion du monde tous ensemble, c’est quelque chose d’extraordinaire.
Lucas Discazaux: quand j’étais petit, je ne m’imaginais pas champion du monde, et maintenant, je le suis, faire partie de la meilleure équipe du monde, c’est un truc de dingue.
Marius de ton côté tu es sans doute devenu le Junior le plus capé du roller hockey français. Est-ce que tu commences à réaliser l’ampleur de ce succès? Par rapport au groupe 2014, est-ce que tu as senti une différence cette année?
Marius Godano: c’est difficile à réaliser sur le moment, mais aujourd’hui je pense qu’on s’en rend compte, personnellement depuis notre retour, on ne me parle que de ça, on en entend parler sur tous les réseaux sociaux, etc. : on a réussi ce qui est de plus grand dans notre sport !
En 2014, c’était vraiment inattendu, on visait le titre bien entendu, mais personne ne l’avait jamais fait avant nous, c’était quelque chose d’impossible. Cette année, c’était différent, on voulait prendre une revanche sur l’année dernière. Depuis le championnat d’Europe de 2015, on travaillait réellement pour ça.
Pour ma part, j’étais le plus jeune en 2014 et peut être le plus expérimenté cette année donc je ne l’ai pas vécu de la même manière non plus.
Quels étaient vos objectifs en entrant dans la compétition et est-ce que l’or faisait vraiment partie de vos objectifs?
B: c’était un objectif qu’on avait dans un coin de la tête mais, le principal était la médaille et la finale, après la couleur c’est sûr qu’on voulait l’or.
J: nos objectifs de cette année étaient de faire mieux que l’année dernière (5e place aux championnats du monde à Asiago), cette année l’objectif était de ramener une médaille, d’aller le plus loin possible et on l’a fait.
L: l’objectif était d’atteindre le carré final et d’ensuite d’obtenir une médaille. La médaille d’or était celle qui figurait dans nos viseurs et on ne s’est pas trompé de cible.
M: oui cette année on en parlait, on a travaillé pour, et je pense que dans la tête de tous les joueurs c’était l’unique envie. On fait maintenant parti des grandes nations de ce sport en junior avec 3 finales en 4 ans, donc forcément, on se doit de viser le titre de champion du monde. Et puis plus la compétition avance, plus tu prends de la confiance et l’objectif prend encore plus de place.
Joan et Bryan, vous avez tous les deux intégré des équipes de la Ligue Elite. Comment s’est déroulé votre saison et comment est-ce que ça vous a permis de bien préparer les échéances EDF?
B: c’était un début d’année compliqué en Elite puisque j’ai commencé 7e avant et donc un temps de jeux très limité. J’ai travaillé pour avoir ma place dans les 6 avants qui jouaient et ça m’a donc permis de me forger un mental, de travailler dur physiquement, ce qui m’a donc mis en forme pour l’Équipe de France.
J: mes débuts en élite avec Grenoble ont bien commencé. J’étais sur la ligne 2 donc j’avais beaucoup de temps de jeu et je jouais aussi sur le power play. Je pense que de jouer au niveau Elite contre des joueurs de l’équipe de France ou même de nationalité tchèque, américaine, etc. est une bonne préparation tout au long de la saison. Ensuite, avec l’équipe de France, on avait de la préparation physique à faire tous les jours pour être prêts physiquement lors des stages EDF et des championnats du monde.
Lucas, tu viens tout juste d’être annoncé à Caen, qu’est-ce que ça représente pour toi d’intégrer une équipe de la Ligue Elite? Cette arrivée à Caen est aussi due à ton choix de poursuite d’étude. Pendant ta recherche d’école, est-ce qu’intégrer une équipe de la Ligue Elite a eu une influence dans ta prise de décision?
L: la ligue élite est le plus haut niveau français, donc j’ai un peu appréhension, il va falloir être au niveau car tout va plus vite et plus fort. Intégrer la ligue Elite, c’est une fierté personnelle, mais aussi une fierté de la famille.
Au sujet de mon orientation, j’avais le choix entre Bordeaux et Caen, mais mon choix est d’essayer de faire des études de kiné sans passer par PACES, seul le STAPS de Caen le permet et en plus, Caen est un club qui dispose d’une équipe junior capable d’atteindre le niveau élite (en junior) et de nombreuses infrastructures extérieures (kiné, médecin, salle de sport …)
Pour répondre à la question, oui intégrer une équipe Elite a eu une influence sur mon choix d’étude.
Marius, Bryan et Joan ont déjà intégré des équipes Elite, et Lucas arrive cette saison à Caen. Est-ce que la Ligue Elite est pour toi un objectif personnel ? Est-ce que dans tes choix d’études futurs, tu regardes la faisabilité d’intégrer une Elite?
M: c’est toujours un objectif, on est des compétiteurs. Au même titre que Bryan, Joan et Lucas mon envie est d’être au top de mon sport. Bien évidement je regarde, et même si pour l’instant en raison de mes études, je n’ai pas pu bouger, c’est l’objectif dans un an ou deux.
Bernard Seguy et Eric Perraudin ont créé un programme qui, aujourd’hui plus que jamais, prouve la valeur du roller hockey français dans le monde. En tant que joueurs qu’est-ce que vous aimeriez leur dire? Et qu’est-ce que vous aimeriez dire aux futures générations qui vous ont vu devenir Champion d’Europe et Champion du Monde?
B: je pense qu’on peut que les remercier de ce qu’ils nous apportent, de ce qu’ils nous font vivre sur le terrain et en dehors aussi car ce sont des personnes qui savent nous mettre au travail, mais quand il faut rigoler avec nous et se détendre, ils sont aussi là, je pense que sans eux on aurait jamais vécu ça.Pour les futurs générations, Il faut travailler dur et vraiment écouter tout ce que les entraîneurs peuvent dire car c’est uniquement pour nous rendre meilleur.
J: je voudrais les remercier personnellement, ils m’ont permis de performer plus précisément, ils demandent plus d’exigences qu’en club ce qui est normal, car on fait des compétitions de haut niveau ! Ils ont des façons de faire et des techniques de jeu différentes de nos coachs habituels en club, ce qui nous permet de voir de nouvelles choses. J’aimerais dire aux plus jeunes qu’il faut toujours travailler, sans relâche même si parfois, c’est dur ! Il faut persister dans ce que tu fais, croire en soi et surtout le plus important prendre du plaisir à jouer.
L: les systèmes de jeu de nos deux entraîneurs sont vraiment pertinents et efficaces, ce sont des entraîneurs qui savent s’adapter aux jeux des autres équipes, ce qui nous permet de remonter la pente lors d’un match difficile. De plus, ils emmènent la bonne ambiance au sein du groupe ce qui fait qu’on est un groupe soudé et au niveau des entraînements, une envie de s’entraîner qu’on ne retrouve pas forcément dans certaines équipes. J’aimerais leur dire merci pour ces semaines de compétition de folies.
Enfin je souhaite les même choses aux générations à venir, et surtout qu’elles se préparent, le niveau du roller hockey dans le monde s’élève notamment avec l’arrivée de nouvelles nations (Suède….) mais ce n’est pas parce que ce sont des grandes nations de la glace qu’il il faut avoir peur d’elles.
M: aujourd’hui, je pense que c’est vraiment leur victoire, ils ont mis des moyens en place pour qu’on soit dans les meilleures conditions, ils nous ont poussé à jouer notre meilleur hockey, à nous battre pour avoir notre place, ils nous ont énormément appris, surtout lors de ce mondial, je pense qu’ils nous ont fait grandir. En ce qui me concerne, c’était ma dernière année junior et j’aimerais les remercier, car même si c’est énormément de travail et de sacrifice, ils m’ont fait vivre sûrement les plus belles expériences de ma vie, et cela n’a pas de prix. Vivre cela avec ces coachs, avec ces coéquipiers, avec cette famille qu’est l’équipe de France sera inoubliable.
Pour les générations suivantes, j’aimerais leur dire que c’est un long travail plein d’abnégation et de sacrifices, qui passent par des déceptions, des hauts et des bas, mais qui, à condition de le faire à fond et de se battre, porte ses fruits tôt ou tard. Ne lâchez pas tout est possible !